you're making me sickk cause you're a fake girl! - Ekaterinaa -

Ekaterina avait passé sa journée sur un dossier harassant, qu’elle n’avait pas réussi à résoudre. Comment trouver la solution d’un problème qui n’en n’a pas ? Kat’ était persuadée que son supérieur avait fait exprès de lui confier ce dossier, juste pour lui prouver qu’elle n’avait pas sa place là. Son diplôme d’Harvard n’avait pas eu le succès escompté et son chef l’avait prise en grippe, malgré tous ses efforts pour l’adoucir, elle n’était parvenue qu’à l’effet inverse. A croire qu’il ne succomberait jamais au charme moscovite.
Tout en s’enroulant une de ses mèches blondes autour de son index, elle sortit de l’ascenseur qui venait de la conduire sur les toits. Boire un verre au Nerdy Bar l’a remettrait d’aplomb, elle avait besoin de se relaxer un peu avant de se replonger dans ce dossier chimérique. Se changer les idées tout en sirotant un Manhattan, ça c’est le pied.
Se déplaçant d’une démarche gracieuse, qu’elle devait à ses années de pratique de danse classique et de patinage, elle avait un port de reine. Arrivée au niveau du bar, elle ignora une jeune femme qui marmonnait des phrases inintelligibles en dardant sur son tailleur Chanel un regard noir, elle chercha le barman.
Au bout de quelques secondes, elle s’avisa que la femme dégingandée était en fait le barman en question. Prenant un air pincé, elle serra ses lèvres.

- Au lieu de fumer et de me détruire les oreilles avec votre musique de fou, servez-moi un Manhattan.

Elle s’était exprimée avec tout le dédain dont elle était capable, en redressant son menton en signe de mépris.

Ekaterina s’assit sur l’un des tabourets en observant le petit manège et les gestes hésitants de la barman. Elle ne semblait pas très sûre d’elle et avait très probablement bu quelques verres durant son service. C’en était pitoyable. Comment une entreprise aussi prospère et connue, pouvait engager une personne qui semblait droguée et avoir bu plus que de raison ?
Cela aurait eu lieu en Russie, elle aurait pu faire jouer ses relations pour que cette folle soit virée. C’était un danger pour tout le monde, il suffisait qu’on ne fasse pas attention et elle aurait pu se tromper dans les mesures ou dans les alcools … Elle écrirait au directeur, c’était une question de survie.
En secouant la tête, elle fut tentée de prendre le verre de la barman pour le lui lancer à la figure, mais celle-ci le but trop vite, anéantissant ses espoirs de rebuffade.
Comment osait-elle lui parler ainsi ? Elle exigeait à boire, elle n’avait en aucun cas le droit de refuser de lui donner ce qu’elle voulait. Prise d’une soudaine envie de violence, elle fut à deux doigts d’enlever ses escarpins Christian Louboutin, pour lui enfoncer son talon de 12 cm dans les yeux. Elle se mordit la lèvre pour contenir tous gestes violents et répliqua.

- Je ne savais pas qu’il était autorisé de boire pendant les heures de travail. Ce n’est pas à moitié saoule que vous allez faire du bon boulot.